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Cinquième sommet mondial : Conversation des maires – Innovations en matière de sécurité communautaire pilotées par les villes

— 15 minutes temps de lecture

Du 3 au 5 décembre 2024, le Réseau des villes fortes a tenu son cinquième sommet mondial au Cap (Afrique du Sud), réunissant plus de 140 participants, dont 60 maires et gouverneurs, ainsi que des responsables municipaux, des praticiens et des partenaires de plus de 90 villes et 40 pays du monde entier. Le sommet comprenait des conversations entre maires, des sessions parallèles thématiques et des exercices sur table – offrant aux fonctionnaires municipaux de divers contextes la possibilité de partager et d’apprendre des innovations et des approches menées par les villes pour prévenir et répondre à la haine, à l’extrémisme et à la polarisation, et pour maintenir la cohésion sociale au milieu des crises mondiales.

La conversation inaugurale du sommet avec les maires s’est concentrée sur les innovations menées par les villes en matière de sécurité des communautés. Elle a réuni des maires et d’autres responsables locaux du monde entier pour discuter de leurs stratégies visant à favoriser la sécurité, la cohésion et la résilience des villes. La conversation a mis en lumière les défis et les approches innovantes menées au niveau local pour lutter contre la haine, l’extrémisme et la polarisation. Elle a souligné la nature interconnectée et transnationale des défis auxquels les villes sont confrontées et le rôle des dirigeants locaux dans l’élaboration de réponses localisées, ainsi que l’urgence partagée pour les villes d’innover et de collaborer.

Intervenants en vedette

Cette session a souligné à quel point les villes du monde entier sont confrontées à un large éventail de menaces complexes pour la sécurité publique et la cohésion sociale. Les discours haineux et la désinformation en ligne continuent d’être des défis omniprésents, amplifiant les divisions, érodant la cohésion sociale et favorisant un environnement où l’extrémisme et la haine, qui peuvent conduire à la violence, peuvent prospérer. La xénophobie, souvent alimentée par les pressions économiques, l’urbanisation croissante et les changements démographiques, conduit à des tensions accrues avec les réfugiés, les migrants et d’autres groupes vulnérables et, dans certains cas, à des actes de violence à leur encontre. En outre, les récits extrémistes violents continuent de trouver de nouveaux adeptes et constituent une menace importante pour la sécurité. Après une année d’élections contestées dans le monde entier et l’effet cumulatif des crises mondiales successives, les intervenants ont souligné l’érosion de la confiance dans les institutions publiques, ce qui complique encore les efforts visant à maintenir la paix et la stabilité au niveau local.

Gledian Llatja, maire d’Elbasan (Albanie), a expliqué que sa ville était connue pour être un point névralgique pour les combattants terroristes étrangers qui se rendaient au Moyen-Orient entre 2012 et 2015. À l’époque, ce phénomène a pris le gouvernement local par surprise, car les autorités n’avaient pas investi ou n’avaient pas établi de relations significatives avec les résidents. Si cette menace s’est atténuée au fil des ans, la ville est aujourd’hui confrontée à une série de défis différents, notamment la montée des discours de haine (hors et en ligne), qui ciblent particulièrement les femmes et les minorités, ainsi que l’implication des jeunes dans les gangs et la criminalité organisée.

Nadia Zourgui, adjointe au maire chargée de la sécurité et de la prévention, Ville et Eurométropole de Strasbourg (France), a déclaré que l’attentat de décembre 2018 à Strasbourg, perpétré par un loup solitaire affilié à ISIS, restait dans les esprits et s’inscrivait dans un contexte de menace plus large, notamment la montée de l’extrémisme de droite, qui contribue à la montée de la xénophobie, du racisme et de l’antisémitisme. Elle a souligné que cette situation était particulièrement préoccupante compte tenu de l’importance de la communauté immigrée de la ville et de l’une des plus grandes communautés juives d’Europe. Elle a souligné le rôle crucial que jouent les gouvernements locaux dans la résolution de ces problèmes, mais a averti que les villes françaises rencontrent des obstacles pour atteindre leur plein potentiel de prévention, étant donné que la sûreté et la sécurité publiques sont généralement considérées comme relevant de la compétence du gouvernement national.

Janice Zahn, membre du conseil municipal de Bellevue (Washington, États-Unis), a également évoqué la montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie dans sa ville, notamment les incidents au cours desquels des espaces juifs ont été dégradés et des représentants élus musulmans ont été la cible de propos haineux, d’abus et de harcèlement. Elle a noté que la montée de la haine a été alimentée par des pressions sociales et économiques telles que l’accessibilité au logement et la pandémie de COVID-19. En outre, l’absence de définitions claires de la haine a aggravé la peur et l’hésitation de la communauté à signaler les incidents. Elle a ajouté que les autorités locales sont confrontées à des difficultés croissantes pour trouver un équilibre entre la protection de la liberté d’expression et la lutte contre le discours de haine.

De même, l’échevin JP Smith, membre du comité du maire chargé de la sûreté et de la sécurité de la ville du Cap (Afrique du Sud), a souligné les défis posés par la xénophobie, notamment la violence ciblant les étrangers en Afrique du Sud, alimentée par la désinformation proliférant en ligne par des acteurs malveillants tant nationaux qu’étrangers. Il a également évoqué la polarisation accrue entre les groupes situés à chaque extrémité du spectre idéologique politique, qui a un impact sur l’élaboration des politiques et incite même à la violence contre le gouvernement. Tout aussi important, il a noté que le climat politique mondial a un impact significatif et préjudiciable sur les dynamiques locales, ce qui rend la coopération internationale et le partage des connaissances entre les villes indispensables. Le programme Villes fortes répond à ce besoin, notamment en offrant aux maires et aux professionnels de la ville une plateforme de partage et d’apprentissage interrégional.

Comme dans de nombreuses autres régions du monde, l’Afrique du Sud a vu, au cours de cette année de super élections, l’affaiblissement du centre politique et le renforcement des franges politiques qui promeuvent des politiques nationalistes, racistes et anticonstitutionnelles incitant à la xénophobie, au harcèlement et à la violence à l’encontre des étrangers et des minorités religieuses.

Alderman JP Smith, membre du comité du maire pour la sûreté et la sécurité, ville du Cap (Afrique du Sud)

Les villes ont adopté diverses pratiques pour faire face à ces menaces. En Albanie, l’approche d’Elbasan met l’accent sur une meilleure compréhension des besoins de la communauté et sur la création de partenariats pour déployer une approche de prévention à l’échelle de la ville. Pour ce faire, le gouvernement local a mis en place et rendu opérationnel un Conseil local de sécurité qui rassemble différents départements et agences du gouvernement local, ainsi que des organisations de la société civile et des organisations communautaires, afin de partager des informations et de coordonner les réponses. En outre, le gouvernement local a élargi la composition du conseil municipal de la jeunesse de 10 à environ 500 jeunes dans toute la ville pour s’assurer que des voix diverses contribuent à son travail. La budgétisation participative a permis à la ville d’impliquer les habitants dans les processus de prise de décision, favorisant ainsi la transparence et la confiance.

Comprendre le problème est la première étape pour le résoudre. Pour ce faire, nous avons impliqué différents groupes afin de comprendre leurs préoccupations et de les faire participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans d’action.

Gledian Llatja, maire d’Elbasan (Albanie)

Bien que la prévention de l’extrémisme soit du ressort du gouvernement national français, la ville de Strasbourg (France) a pris des mesures concrètes pour lutter contre la radicalisation et soutenir les victimes de la violence. Comme à Elbasan, l’accent a été mis sur la collecte d’informations sur les besoins des habitants, tout en offrant une formation approfondie aux acteurs locaux concernés, tels que les psychologues et les médiateurs, et en finançant des organisations communautaires pour mener des actions de prévention dans les quartiers prioritaires. Par exemple, le gouvernement local a formé 18 médiateurs pour traiter et désamorcer les conflits dans les espaces publics. Il gère également un centre d’égalité visant à promouvoir la tolérance, la diversité et l’égalité des sexes. En outre, à la suite de l’attaque terroriste de décembre 2018 dans la ville, les autorités locales ont élaboré un programme de soutien aux victimes de l’incident et à leurs familles. Le programme est toujours actif et soutient désormais les victimes de toutes les formes de violence et d’agression.

Michael Mbano, maire de Songea (Tanzanie), a souligné que l’engagement et l’autonomisation des communautés, en particulier dans le contexte des jeunes, des femmes et des groupes marginalisés, constituaient une priorité pour son gouvernement local. Pour s’assurer qu’ils sont inclus de manière significative dans les activités de la communauté, dix pour cent du budget du conseil est alloué à l’autonomisation et au soutien des jeunes et des femmes. En outre, le gouvernement local mène des conversations communautaires pour aborder les sujets polarisants et les questions relatives à la protection des individus contre les discours de haine tout en équilibrant la liberté d’expression.

À Bellevue (Washington, États-Unis), le gouvernement local a donné la priorité à la promotion de l’inclusion et du dialogue par le biais d’initiatives telles que le Centre interculturel sans murs et la Semaine de l’accueil, qui célèbrent la diversité et encouragent l’engagement. Le centre s’associe à diverses organisations de la ville et leur donne les moyens d’organiser des événements dans différents lieux. Il fournit également un financement modeste aux organisations locales afin que tous les groupes puissent participer et organiser des activités communautaires. Bellevue forme également des ambassadeurs culturels à la médiation des conflits intercommunautaires et à l’apaisement des tensions, et s’efforce de donner aux communautés les moyens de s’élever contre les discours haineux et les abus, au lieu de les censurer.

L’une des choses que les villes peuvent faire pour lutter contre les discours de haine est de donner aux communautés les moyens de s’élever contre ces discours et, par ce biais, de vacciner les habitants et en particulier les jeunes.

Janice Zahn, membre du conseil municipal de Bellevue (Washington, États-Unis)

L’approche du Cap comprend une planification urbaine pour la prévention de la violence, des programmes de surveillance de quartier et une formation sur la protection des cibles vulnérables. S’inspirant des enseignements tirés de l’atelier régional organisé par Strong Cities en octobre 2022 à Nairobi (Kenya), la ville du Cap a élaboré un cadre de lutte contre l’extrémisme violent, que le conseiller municipal Smith a qualifié d’instrument de protection des communautés vulnérables. L’une des mesures clés de cette stratégie est la protection des lieux d’atelier. En collaboration avec les mosquées, les synagogues, les églises et les temples, la ville a formé le personnel à la manière de réagir à un incident violent et de protéger les personnes et les lieux. Une autre mesure prioritaire consiste à renforcer la confiance entre les forces de l’ordre et les jeunes. Pour ce faire, la ville a organisé des camps de jeunes pour que les jeunes vulnérables deviennent des ambassadeurs de la sécurité au sein de leurs écoles, certains d’entre eux ayant depuis trouvé un emploi dans les forces de l’ordre. La ville compte également plus de 50 000 membres de surveillance de quartier qui collaborent avec les forces de l’ordre et le secteur privé pour veiller à ce que les rues soient sûres pour tous.

Les pratiques partagées lors du cinquième sommet mondial, y compris cette session, seront enregistrées et intégrées dans le centre de ressources en ligne de Strong Cities, qui abrite une bibliothèque de guides vivants et de boîtes à outils sur le leadership des maires et l’action menée par les villes pour prévenir et répondre à la haine, à l’extrémisme et à la polarisation. Strong Cities continuera à travailler avec les villes de l’ensemble de ses membres et au-delà en 2025 pour aider à répondre aux besoins clés en matière de prévention, catalyser la prévention et la réponse menées par les villes, et fournir une plateforme pour l’apprentissage entre villes.

Fiches politiques et ressources récentes de Strong Cities :

Le cinquième sommet mondial a été rendu possible grâce au soutien généreux de l’Union européenne, du ministère des affaires étrangères du Danemark, de Sécurité publique Canada, du département d’État américain et de la ville du Cap.

Les opinions exprimées dans ce rapport de session ne reflètent pas nécessairement celles de tous les membres du Réseau Strong Cities, de l’Unité de gestion ou des sponsors et partenaires du Sommet.

Pour plus d’informations sur le cinquième sommet mondial ou sur le réseau des villes fortes, veuillez contacter [email protected].

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