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Cinquième sommet mondial : Conversation plénière sur la coopération nationale et locale

— 15 minutes temps de lecture

Du 3 au 5 décembre 2024, le Réseau des villes fortes a tenu son cinquième sommet mondial au Cap (Afrique du Sud), réunissant plus de 140 participants, dont 60 maires et gouverneurs, ainsi que des responsables municipaux, des praticiens et des partenaires de plus de 90 villes et 40 pays du monde entier. Le sommet comprenait des conversations entre maires, des sessions parallèles thématiques et des exercices sur table – offrant aux fonctionnaires municipaux de divers contextes la possibilité de partager et d’apprendre des innovations et des approches menées par les villes pour prévenir et répondre à la haine, à l’extrémisme et à la polarisation, et pour maintenir la cohésion sociale au milieu des crises mondiales.

L’ordre du jour du sommet comprenait une conversation plénière sur la coopération nationale et locale (CLN), un pilier de la stratégie du Réseau des villes fortes (2023 – 2025). La coopération nationale et locale comprend les structures, les ressources et les approches qui permettent d’harmoniser les cadres politiques et les programmes nationaux avec les priorités et les besoins locaux et qui permettent aux acteurs de tous les niveaux et de tous les secteurs de travailler collectivement pour maximiser leur impact. Cette session a permis aux acteurs nationaux et locaux de partager les approches qu’ils ont adoptées pour renforcer leur collaboration et améliorer les efforts de l’ensemble de la société pour prévenir et répondre à la haine, à l’extrémisme et à la polarisation.

Intervenants en vedette

Des responsables nationaux et locaux de trois pays – l’Albanie, le Canada et le Malawi – ont partagé leurs points de vue et leurs approches en matière de CLN.

Arbjan Mazniku, ministre d’État au ministère albanais des collectivités locales, s’est appuyé sur son expérience d’ancien maire adjoint de Tirana et sur son poste actuel au sein du gouvernement national pour donner un aperçu des moyens mis en œuvre par l’Albanie pour combler le fossé entre le gouvernement central, où sont élaborées les stratégies nationales, et les collectivités locales, qui sont le plus souvent celles qui « se salissent les mains, font le travail et mettent les gens en contact ».

Il a souligné que la clé d’un travail de prévention efficace est de s’assurer que toutes les parties prenantes sont impliquées, « et pas seulement celles qui sont impliquées dans la politique ». Il a expliqué comment le gouvernement central travaille par l’intermédiaire de deux organes interconnectés qui rassemblent une série d’acteurs pertinents dans tous les secteurs et à tous les niveaux. L’Albanie a ainsi pu donner aux acteurs nationaux et locaux les moyens de s’attaquer à la haine, à l’extrémisme et à la polarisation de manière coordonnée, à l’appui de la stratégie nationale CVE.

Au Canada, la collaboration multisectorielle est essentielle. Sécurité publique Canada, une agence fédérale, a créé le Centre canadien pour l’engagement communautaire et la prévention de la violence(Centre canadien) en 2017 afin d’assurer la coordination entre tous les ministères et organismes fédéraux responsables de la sécurité, ainsi qu’avec les gouvernements infranationaux. Il travaille avec divers acteurs concernés, notamment la police, les universitaires, la société civile, les prestataires de soins de santé et le secteur privé, afin de faciliter la collaboration en réseau, qui est un pilier de la stratégie nationale du Canada sur la lutte contre la radicalisation à la violence.

Le gouvernement national n’a pas toutes les réponses. Les réponses se trouvent aussi du côté des villes et de la société civile, c’est pourquoi, dans la mesure du possible, nous réunissons ces acteurs.

Robert Burley, directeur exécutif du Centre canadien pour l’engagement communautaire et la prévention de la violence, Sécurité publique Canada

Joseph Dzuwa, responsable de la consolidation de la paix et de la gestion des conflits au sein du ministère de l’administration locale, de l’unité et de la culture du Malawi, est d’accord, soulignant que si le gouvernement central élabore la politique, c’est le gouvernement local qui en assure la mise en œuvre. Lorsque la stratégie du gouvernement central n’est pas alignée sur les besoins locaux, elle ne peut pas réussir.

Nous respectons les acteurs locaux, les gouvernements locaux, parce que nous pensons qu’ils connaissent le contexte local en termes de traitement des questions de haine, de polarisation ou d’extrémisme. Les membres du conseil local d’une région donnée sont ceux qui savent quelles mesures ils peuvent prendre pour résoudre le problème.

Joseph Dzuwa, responsable de la consolidation de la paix et de la gestion des conflits, ministère de l’administration locale, de l’unité et de la culture, Malawi

Les intervenants de la session ont souligné l’importance de renforcer les capacités locales afin que tous les acteurs concernés puissent travailler efficacement pour relever les défis de la haine et de l’extrémisme auxquels leurs communautés sont confrontées et contribuer de manière significative au développement et à la mise en œuvre des stratégies nationales de prévention. Ils ont décrit les multiples capacités dont les acteurs locaux ont besoin pour remplir ce rôle efficacement, notamment la formation, la mise en réseau et le financement, ainsi que l’importance d’une approche holistique qui s’attaque à toutes les barrières potentielles.

En Albanie, le Centre de coordination pour la lutte contre l’extrémisme violent a pour mission de développer les capacités des acteurs locaux et des praticiens de première ligne et de coordonner leurs activités. Il fonctionne également comme un centre de connaissances, identifiant et partageant les bonnes pratiques et développant des réponses efficaces basées sur des preuves en coopération avec les acteurs locaux.

Au Canada, Sécurité publique Canada offre aux villes et aux acteurs locaux un éventail de subventions par l’intermédiaire du Fonds de résilience communautaire afin de développer et de mettre en œuvre des recherches innovantes et des programmes d’intervention de première ligne pour prévenir et contrer l’extrémisme violent. À ce jour, le Fonds a permis la réalisation de 79 projets locaux. Robert Burley a expliqué que le succès du programme repose en grande partie sur deux éléments clés : la durabilité (les subventions peuvent durer jusqu’à dix ans) et le fait de savoir quand il faut se retirer et laisser les acteurs locaux prendre l’initiative.

Ismail Feres, surintendant des services de sécurité et de bien-être communautaires de la police régionale de Peel (Ontario, Canada), a fait écho à l’importance de ce financement pour permettre des interventions locales. Il a indiqué qu’il avait participé à la mise en place d’une intervention dans sa communauté, soutenue par le Fonds de résilience communautaire. La police de Peel a utilisé ce financement pour réunir 25 dirigeants communautaires en 2023, représentant différents groupes ethniques, religieux et culturels, afin d’explorer les façons dont la haine et l’extrémisme affectent les différentes communautés, d’identifier les moyens de construire des ponts entre les groupes et de soutenir une région plus cohésive sur le plan social. Ismail a expliqué comment ces réunions et les activités qui ont suivi ont permis d’établir des relations entre ces différentes communautés et la police. Ces relations ont aidé la région de Peel à se rassembler et, entre autres, à surmonter les divisions sociétales provoquées et exacerbées par le conflit en cours au Moyen-Orient.

« Le 7 octobre est arrivé, et je peux vous dire qu’à ce moment-là, ce groupe [community] s’était unifié et que les relations étaient devenues si sincères qu’ils ont commencé à s’appuyer l’un sur l’autre. Les deux communautés [Jewish and Muslim] se sont soutenues l’une l’autre tout de suite après, et pendant l’année qui a suivi, alors que nous traversions cette période difficile. »

Au Malawi, le gouvernement central a renforcé la capacité des gouvernements locaux à soutenir leurs résidents en fournissant des fonds dédiés aux villes. Par exemple, le Fonds national d’autonomisation économique, introduit pendant la pandémie de COVID-19, permet aux villes d’accéder à des ressources pour soutenir les initiatives entrepreneuriales menées par les jeunes. Le maire de Lilongwe, Esther Amina Sagawa, a expliqué qu’en tant que jeune pays – environ 80 % de la population totale du Malawi est composée de jeunes – la possibilité de soutenir directement les jeunes et d’établir des relations de confiance productives au niveau local est inestimable.

Au Malawi, le renforcement des capacités ne se limite pas à l’administration locale. Joseph Dzuwa a expliqué que le gouvernement central du pays propose également des formations aux communautés sur des sujets liés à la paix et à la sécurité par l’intermédiaire des structures de gouvernance locale, notamment les comités de paix de district et les forums de politique communautaire. La formation est dispensée en collaboration par des représentants du gouvernement national et local, ainsi que par des dirigeants communautaires.

Robert Burley explique que le Centre du Canada a été créé en partie pour remédier aux insuffisances d’une approche cloisonnée de la lutte contre l’extrémisme violent : « Il y a huit ans, notre gouvernement national a reconnu qu’il y avait une lacune. Nous n’assurions pas le leadership à l’échelle du pays. Les chercheurs, les services de police et les villes s’attaquaient eux-mêmes à ce problème relativement nouveau de l’extrémisme violent et de la polarisation et avaient du mal à établir des liens. Le Centre du Canada comble cette lacune en mettant les acteurs locaux de tout le pays en contact les uns avec les autres et avec divers services et représentants provinciaux et fédéraux.

Ismail Feres a fait remarquer qu’il s’agissait de l’un des avantages les plus précieux pour eux : « Grâce à Sécurité publique Canada, nous sommes en mesure de nous connecter, d’apprendre et de partager avec de nombreux services à travers le pays… Nous avons remarqué que cette connexion… nous a permis de nous assurer que tout ce que nous faisons est mis en place pour réussir dès le départ, de la meilleure façon possible, parce que nous pouvons apprendre, nous pouvons consulter, nous pouvons nous engager avec d’autres services à travers le pays, et dans certains cas, certains de ces partenariats deviennent en fait une partie de la solution. »

Au Malawi, la décentralisation a permis aux gouvernements locaux de gérer de nombreuses fonctions essentielles de leurs communautés, notamment la santé, l’éducation et la construction et le maintien de la cohésion sociale. Les structures de gouvernance ont également permis une participation significative des résidents et facilité une approche ascendante qui aligne les gouvernements municipaux sur le gouvernement central, ainsi que sur les acteurs au niveau des quartiers, des districts et des communautés. Le maire Sagawa a présenté certaines de ces structures, notamment une série de comités municipaux thématiques qui impliquent les habitants dans l’élaboration des politiques et les assemblées municipales, qui constituent un forum régulier permettant à chacun d’apporter ses idées et de contribuer à relever les défis de la communauté.

La coopération nationale-locale restera un pilier du travail de Strong Cities à l’avenir. Les centres régionaux du réseau en Afrique de l’Est et du Sud (ESA), au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), en Amérique du Nord, en Asie du Sud et dans les Balkans occidentaux, continueront à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements locaux et nationaux pour les aider à prendre conscience des avantages comparatifs de chacun en matière de prévention, à identifier et à surmonter les obstacles à une coopération renforcée. Strong Cities partagera également les bonnes pratiques identifiées et les études de cas inspirantes parmi les membres de Strong Cities et au-delà.

Consultez notre nouvelle note d’information sur ce sujet :

Autres notes et ressources récentes sur les politiques des villes fortes :

Lecture complémentaire :

Le cinquième sommet mondial a été rendu possible grâce au soutien généreux de l’Union européenne, du ministère des affaires étrangères du Danemark, de Sécurité publique Canada, du département d’État américain et de la ville du Cap.

Les opinions exprimées dans ce rapport de session ne reflètent pas nécessairement celles de tous les membres du Réseau Strong Cities, de l’Unité de gestion ou des sponsors et partenaires du Sommet.

Pour plus d’informations sur le cinquième sommet mondial ou sur le réseau des villes fortes, veuillez contacter [email protected].

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