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Pleins feux sur la ville : La Haye, Pays-Bas

La municipalité de La Haye, qui compte plus de 500 000 habitants, est la capitale de la province néerlandaise de Hollande-Méridionale. Alors qu’Amsterdam est la capitale du pays, La Haye est le cœur politique des Pays-Bas, accueillant notamment le parlement néerlandais et divers ministères. Sur le plan international, La Haye est connue pour accueillir de nombreuses organisations internationales telles que la Cour internationale de justice (CIJ), la Cour pénale internationale (CPI) et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

La Haye a rejoint le Réseau des villes fortes en 2017 et son maire, Jan van Zanen, copréside actuellement son Comité de pilotage international (CPI). Des fonctionnaires de La Haye ont également participé à un certain nombre d’activités liées aux villes fortes, notamment le quatrième sommet mondial qui se tiendra à New York en septembre 2023 et plusieurs dialogues transatlantiques. En novembre 2022, la municipalité a co-organisé un atelier transatlantique au Palais de la Paix, où le maire van Zanen s’est joint au maire Andrew Ginther de Columbus, Ohio (États-Unis) pour signer la Déclaration des maires de La Haye sur la prévention de la haine, de l’extrémisme et de la polarisation, et la sauvegarde de la démocratie locale, au nom des dizaines de villes qui ont approuvé le document. La déclaration énumère une série de mesures pratiques que ces villes s’engagent à prendre pour protéger les communautés qu’elles servent contre la haine et l’extrémisme.

Quelles sont les préoccupations des autorités locales ?

En 2024, les tendances liées à la haine et à l’extrémisme à La Haye correspondent au paysage plus large des menaces aux Pays-Bas. Selon le rapport périodique du coordinateur national pour la lutte contre le terrorisme et la sécurité, le djihadisme reste la menace la plus pressante, tandis que l’extrémisme de droite, les théories du complot nuisibles (par exemple, motivées par la haine) et l’extrémisme anti-institutionnel sont devenus de sérieux sujets de préoccupation. L’approche de La Haye en matière de prévention et de réponse est continuellement adaptée afin de garantir qu’elle puisse faire face à toutes les formes de haine, d’extrémisme et de polarisation.

Ces dernières années, l’une des principales priorités de la municipalité a été de réhabiliter et de réintégrer les combattants terroristes étrangers (FTF) et les membres de leur famille qui rentraient au pays. Au total, environ 300 citoyens néerlandais, dont de nombreuses femmes et enfants, se sont rendus en Irak et en Syrie pour rejoindre le soi-disant État islamique et d’autres groupes terroristes.

En octobre 2023, environ 90 adultes – et presque autant d’enfants – étaient rentrés aux Pays-Bas. Avec plus de 60 voyageurs néerlandais ayant vécu et voyagé à La Haye, la municipalité se préoccupe de réhabiliter efficacement ceux qui sont revenus et de faciliter leur réintégration pacifique à long terme dans la société néerlandaise.

Comment le gouvernement local réagit-il ?

Le point d’information pour la prévention de la polarisation et de la radicalisation (IPPR)

Le modèle de prévention et de réponse multi-acteurs de La Haye consiste en une combinaison de politiques de prévention générales et d’interventions ciblées. Il est également défini par l’étroite collaboration de la municipalité avec ses partenaires aux niveaux local et national. La municipalité dispose d’un point d’information dédié à la prévention de la polarisation et de la radicalisation (IPPR), qui s’articule autour de quatre domaines prioritaires : 1) renforcer la résilience sociale, 2) maintenir les relations avec les partenaires formels et informels, 3) la mise en place d’interventions ciblées pour les personnes à risque et 4) le développement et le transfert de connaissances et de compétences.

Pilier I : Renforcer la résilience sociale

Dans le cadre de ses efforts de prévention primaire, l’une des principales priorités de la municipalité est de renforcer la résilience sociale. L’IPPR soutient des projets qui aident les parents, les jeunes et les lycéens à contrer, atténuer et traiter les effets néfastes potentiels des idéologies extrémistes et haineuses.

L’un des principes directeurs de cette approche est qu’il est plus efficace de se concentrer sur le renforcement des facteurs de protection que sur l’élimination des facteurs de risque. L’approche de La Haye repose sur l’idée qu’il est possible d’accroître la résilience sociale en fournissant aux jeunes des outils et des opportunités qui les aident à mieux faire face aux événements négatifs de la vie. Grâce au financement de la ville et du gouvernement national, la municipalité collabore avec des organisations de la société civile pour élaborer et mettre en œuvre des programmes de renforcement de la résilience à l’intention des jeunes dans les écoles et de leurs parents. En 2024, sept projets de résilience sont en cours, dont l’objectif principal est de lutter contre la polarisation et l’extrémisme. Il s’agit notamment de programmes qui :

L’un des principaux défis de chaque projet est d’atteindre les bonnes personnes : pour y remédier, la municipalité travaille en étroite collaboration avec des partenaires et des écoles afin d’identifier les endroits où les projets sont les plus nécessaires.

Pilier II : Partenaires formels et informels du réseau

Le deuxième pilier des efforts de prévention de la municipalité se concentre sur l’engagement de la communauté. La municipalité entretient des relations étroites avec les organisations communautaires, par exemple en les engageant activement dans des conversations sur les développements récents dans la ville et en visitant régulièrement les points de contact communautaires pour parler des questions et préoccupations émergentes. La municipalité doit notamment déployer des efforts concertés pour impliquer les chefs religieux et les chefs de file de la foi.

La municipalité entretient ces réseaux par des interactions régulières, souvent sous l’impulsion du maire Van Zanen, dont l’engagement personnel aide les habitants à se sentir écoutés et connectés à leur administration locale. Le maire Van Zanen et le gouvernement local considèrent également qu’il est important d’établir de telles relations pour connaître et comprendre les diverses communautés de La Haye. En outre, en investissant dans de solides mécanismes d’engagement communautaire, la municipalité s’assure que les représentants de la communauté savent à qui s’adresser en cas de problème et vice versa, le gouvernement local sachant qui contacter en cas de crise, ce qui lui permet de réagir rapidement et efficacement.

Le maintien de ces relations s’est avéré crucial dans le contexte de la crise entre Israël et la bande de Gaza, les habitants déclarant ressentir de la peur et de l’insécurité face aux répercussions locales accrues de ces crises mondiales. Pour atténuer les tensions intercommunautaires, notamment entre les communautés juive et musulmane, La Haye a su exploiter ses réseaux communautaires existants pour faciliter les conversations avec et entre les résidents, en reconnaissant leurs craintes et leurs préoccupations et en encourageant le dialogue.

Pilier III : Approche au cas par cas

Contexte : la PGA néerlandaise CTER

En 2014, en réponse au départ de citoyens néerlandais vers l’Irak et la Syrie, le coordinateur national du gouvernement des Pays-Bas pour la lutte contre le terrorisme et la sécurité (NCTV) a déployé l’approche centrée sur la personne pour lutter contre le terrorisme, l’extrémisme et la radicalisation (PGA CTER). Lors de son lancement, le PGA CTER s’est principalement attaché à empêcher les individus de se rendre en Irak et en Syrie et à fournir des soins de réadaptation aux personnes sortant de prison pour des délits liés au terrorisme. Depuis lors, il s’est étendu à tous les types de personnes revenant de zones de conflit et à l’ensemble du spectre idéologique, y compris les cas d’extrémisme d’extrême droite, d’extrême gauche et d’extrémisme anti-institutionnel.

Il est important de noter que le PGA CTER constitue une étude de cas de coopération nationale-locale dans la mesure où il s’agit d’une initiative du gouvernement national qui considère les municipalités néerlandaises comme un élément clé de sa mise en œuvre. Par exemple, la responsabilité de la gestion des cas individuels incombe aux gouvernements locaux qui, avec le ministère public et la police, sont considérés comme les « partenaires principaux » dans la mise en œuvre du PGA CTER. Le NCTV soutient les municipalités dans la mise en œuvre du PGA CTER en fournissant des ressources, en partageant des informations et en facilitant les partenariats communautaires.

PGA CTER : L’approche de La Haye – Collaboration multi-acteurs

À La Haye, le PGA CTER est mis en œuvre en étroite collaboration avec divers acteurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la municipalité. Cet effort multi-acteurs sous-tend l’ensemble de l’approche, depuis l’évaluation des risques au niveau individuel et la gestion des cas jusqu’aux programmes communautaires. Selon une évaluation indépendante du programme PGA CTER de La Haye, réalisée en 2021, la confiance mutuelle et les liens étroits entre ces différentes parties prenantes – en particulier entre la municipalité, la police et le ministère public – ont contribué de manière décisive au succès de l’approche de La Haye.

PGA CTER : L’approche de La Haye pour les rapatriés

La Haye aborde la réadaptation et la réintégration (R&R) des rapatriés par le biais d’une combinaison de mesures dures et douces. Il s’occupe principalement de la prévention et de la resocialisation des voyageurs de retour et des voyageurs potentiels. La Haye travaille en étroite collaboration avec une série d’agences nationales et d’organisations de la société civile sur ce sujet et a élaboré un « Manuel du rapatrié », un document confidentiel destiné à toutes les parties prenantes nationales et municipales impliquées dans le R&R des rapatriés. Ce document présente les politiques municipales pertinentes ainsi que les mesures qui peuvent être prises à l’égard des rapatriés. Il met l’accent sur le rôle des acteurs locaux mais positionne la R&R dans le cadre national, en soulignant la nécessité de travailler en consultation avec les parties prenantes nationales.

Pour empêcher les personnes de quitter le pays, le gouvernement local collabore étroitement avec le gouvernement national. Lorsque des signes indiquent qu’une personne souhaite quitter le pays, le cas est d’abord examiné lors d’une réunion entre les différentes parties prenantes : la municipalité, la police nationale, le ministère public et tout autre partenaire concerné. Au cours de ces réunions, ces partenaires décident des interventions possibles, qui peuvent inclure la révocation du passeport d’une personne, l’émission d’un mandat d’arrêt ou la prise de mesures de protection de l’enfance.

En ce qui concerne les citoyens qui rentrent au pays, La Haye s’attache avant tout à assurer une réintégration durable dans la société. La municipalité travaille en étroite collaboration avec des acteurs nationaux tels que le ministère public, le ministère des affaires étrangères, le service de l’immigration et de la naturalisation (IND), le NCTV, la police et le conseil de protection de l’enfance afin de pouvoir réagir rapidement lorsque des personnes en situation irrégulière et/ou des membres de leur famille reviennent de Syrie et d’Irak, en veillant à ce que les processus de gestion des dossiers nécessaires soient mis en œuvre pour chaque individu de manière efficace et rapide.

Un élément important de l’approche de La Haye consiste à entretenir des relations étroites avec les familles des personnes en fuite, en veillant à ce qu’elles reçoivent le soutien (psychosocial) nécessaire et à ce qu’elles comprennent que le processus de réparation est un processus à long terme. Par exemple, si une famille déménage, La Haye collabore de manière proactive avec le gouvernement local de la nouvelle zone de résidence de la famille pour s’assurer que les processus de gestion des dossiers peuvent se poursuivre. L’importance et les succès d’un tel effort explicite pour maintenir des relations transparentes entre le gouvernement local et les personnes et familles concernées ont été soulignés dans l’évaluation 2021 du PGA CTER de La Haye.

Pilier IV : le pilier des connaissances et des compétences

Enfin, le pilier « Connaissances et compétences » de l’IPPR joue un rôle essentiel pour garantir que l’approche de la municipalité en matière de prévention reste à jour. Dans le cadre de ce pilier, les experts suivent et analysent les tendances du paysage local des menaces, en discutant conjointement avec les responsables municipaux concernés afin de s’assurer que les données alimentent les trois autres piliers de l’IPPR. Les données locales sont également comparées aux données nationales sur les menaces afin d’identifier, d’analyser et de traiter les divergences.

Une autre responsabilité consiste à fournir une expertise et des programmes de formation aux partenaires, tels que les enseignants, les professionnels de la santé mentale et les animateurs de jeunesse, afin de les doter des compétences nécessaires pour traiter les questions liées à l’extrémisme, y compris ce qu’il faut faire en cas d’inquiétude concernant la radicalisation, facilitant ainsi l’approche de la prévention par l’ensemble de la société qui est mondialement reconnue comme une bonne pratique.

Quelle est la prochaine étape ?

La Haye reste déterminée à renforcer son approche intégrée de la prévention et de la réponse. L’IPPR continuera à investir dans des projets de résilience réussis dans la ville et soutiendra le développement de nouveaux programmes si nécessaire. La municipalité s’engage également à rester bien informée des tendances actuelles et de la dynamique locale. Non seulement en surveillant et en identifiant de manière proactive les menaces émergentes, mais aussi en élargissant son réseau de partenaires au sein de la ville.

L’évaluation 2021 de la mise en œuvre par La Haye du PGA CTER montre qu’elle a eu un impact notable, notamment grâce à l’adoption d’une approche multi-acteurs en réseau qui reconnaît que la haine et l’extrémisme ne se manifestent pas en vase clos et qu’ils nécessitent donc une réponse à multiples facettes. La ville de La Haye poursuit sa mise en œuvre et s’est beaucoup investie – par l’intermédiaire du réseau des villes fortes et d’autres plateformes – dans le partage des enseignements avec d’autres municipalités des Pays-Bas et d’ailleurs.

En outre, au-delà de sa participation continue et active aux activités d’apprentissage par les pairs de Strong Cities, La Haye continuera à fournir à l’unité de gestion de Strong Cities des informations et des conseils sur sa stratégie future, en sa qualité de coprésidente du CSI.

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