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Table ronde des maires sur la lutte contre la polarisation et le renforcement de la démocratie dans les villes

— 8 minutes temps de lecture

Le 19 janvier 2023, le Réseau des villes fortes et le German Marshall Fund (GMF) ont organisé une table ronde transatlantique des maires sur la lutte contre la polarisation et la consolidation de la démocratie dans les villes. Organisée à Washington, en marge de la 91e réunion d’hiver de la Conférence des maires des États-Unis, la table ronde a réuni plus de 30 maires et autres hauts fonctionnaires municipaux d’Europe et d’Amérique du Nord afin d’approfondir les mesures prises par les villes pour prévenir la haine, l’extrémisme et la polarisation, et pour préserver la démocratie locale.

Les maires et adjoints d’Anvers (Belgique), Hartford (Connecticut), Helsinki (Finlande), Highland Park (Illinois), Los Angeles (Californie), Munich (Allemagne), Nuremberg (Allemagne) et Stamford (Connecticut) ont été rejoints par des hauts fonctionnaires de Charlotte (Caroline du Nord) et de la ville de New York. Des experts de l’Anti-Defamation League (ADL), de l’Institute for Strategic Dialogue (ISD) et de l’Alliance for Securing Democracy (ASD) du GMF étaient également présents, ainsi que des représentants du Département d’État américain, du Département américain de la sécurité intérieure et de Bloomberg Philanthropies.

Le leadership des maires contre la haine, l’extrémisme et la polarisation

Après le discours d’ouverture de la présidente du FMV, Heather Conley, la table ronde a commencé par une conversation sur le leadership des maires dans la lutte contre la haine et l’extrémisme. Des maires des deux côtés de l’Atlantique ont partagé les pratiques pertinentes de leurs villes, soulignant l’importance du leadership des maires, soutenu par des politiques et des programmes qui promeuvent l’inclusion et la compassion. À Anvers, par exemple, la ville a investi dans la construction d’une « identité civique inclusive » qui célèbre la nature multireligieuse et multiculturelle de ses citoyens. La ville d’Helsinki fait un effort concerté pour pratiquer l’intégration sociale et l’inclusion dans l’ensemble des services qu’elle fournit. Il s’agit notamment d’investir dans des « logements inclusifs » mis à la disposition de tous les habitants d’Helsinki, ce qui permet d’éviter la ségrégation et l’isolement social d’une communauté donnée. Munich a créé un réseau « München ist Bunt » (« Munich est coloré ») composé d’hommes politiques locaux et d’acteurs de la société civile, que la ville peut mobiliser pour favoriser la cohésion de la communauté de manière préventive et en réponse à des tensions croissantes et/ou à des escalades de la violence. Le concept d’une Munich « colorée » est désormais ancré dans l’identité de la ville.

Les trois villes, ainsi que la ville de Nuremberg, ont souligné l’importance de l’éducation dans la promotion d’une identité urbaine inclusive et dans la prévention des conditions sociales propices à la polarisation et à l’exclusion sociale. Les participants ont souligné l’importance de proposer des cours de langue et une éducation culturelle aux nouvelles communautés d’immigrants afin de renforcer leur confiance et leur capacité à s’orienter dans la ville dans laquelle ils se trouvent.

La projection du court-métrage « Keep Talking », une production conjointe de la Fondation Bertelsmann et du FMV, a souligné le rôle vital des villes – et de leurs dirigeants – dans la prévention et la réponse à la violence. Le film montre comment Oklahoma City a fait preuve de résilience et a favorisé la cohésion de la communauté depuis l’attentat à la bombe de 1995 qui a fait 168 morts et 680 blessés. Le rôle des maires dans l’élaboration et l’application de récits positifs a été souligné – après l’attentat, par exemple, la ville a investi dans la « renaissance » en encourageant les activités communautaires et ciblées. Il s’agissait notamment de créer davantage d’espaces où la communauté pouvait et peut encore se rassembler, et d’amener une équipe sportive professionnelle (le Oklahoma City Thunder) dans la ville. Cela a favorisé le sentiment d’une réponse collective et d’un rétablissement après une crise.

Dialogue transatlantique : Importance de la coopération entre villes

Une discussion plus large sur l’importance de la coopération transatlantique entre villes a suivi : Le directeur exécutif du réseau des villes fortes, Eric Rosand, a partagé dix points clés d’une initiative transatlantique en cours des villes fortes visant à encourager et à soutenir l’apprentissage et la collaboration entre les villes transatlantiques en matière de prévention et d’intervention. Il s’agit notamment de reconnaître, des deux côtés de l’Atlantique, la nécessité de mettre en œuvre des approches multipartites et locales pour une prévention durable et d’investir dans des relations à long terme (avec les communautés et les acteurs locaux, par exemple) afin qu’elles puissent être exploitées si la violence se manifeste. La ville de New York offre un exemple de la manière dont cela peut fonctionner dans la pratique : en 2019, elle a lancé un bureau pour la prévention des crimes de haine (OPHC), qui, parmi ses différents rôles, identifie, établit des relations, coordonne et soutient d’une manière ou d’une autre une série d’acteurs basés dans la communauté. Il coordonne également 25 agences municipales impliquées dans la prestation de services à travers la ville (par exemple, le logement, la police, l’éducation, les parcs, la santé et l’assainissement), travaillant avec chacune d’entre elles pour mieux comprendre le paysage actuel des menaces, les lacunes dans la réponse et la meilleure façon d’étendre les initiatives existantes en matière de sécurité et de bien-être de la communauté. L’OPHC renforce également les compétences des organisations avec lesquelles il travaille, afin de « rencontrer les communautés là où elles se trouvent » et d’aider à professionnaliser et à soutenir les réponses de la base à la haine et à la polarisation.

Reflétant les principaux résultats de l’initiative transatlantique « Villes fortes », les participants ont souligné l’importance de pouvoir partager leurs expériences et de s’inspirer de pratiques exemplaires, comme l’approche de la prévention adoptée par la ville de New York et la façon dont Oklahoma City s’est relevée à la suite d’une tragédie. Ce dernier point en particulier – la possibilité de tirer des enseignements de la manière dont les villes de l’autre côté de l’Atlantique ont réagi à la crise – a été souligné par les responsables de Highland Park, qui a connu une fusillade de masse le 4 juillet 2022 qui a fait sept morts et 48 blessés.

Manipulation numérique et accès aux données

La table ronde s’est terminée par une session opportune sur les implications locales de la désinformation et, plus généralement, sur les données dont les villes ont besoin – et les obstacles qu’elles rencontrent pour y parvenir – afin de mettre en place une réponse éclairée au paysage de la haine et de la menace extrémiste en ligne. ASD, une initiative non partisane de la GMF visant à identifier, suivre et décourager les efforts visant à saper la démocratie, a fourni des exemples de la manière dont les campagnes de désinformation soutenues par l’État sont ciblées au niveau local. Lors des élections présidentielles américaines de 2016, par exemple, les trolls russes étaient connus pour prendre le contrôle de sites d’information locaux disparus ou pour en créer de nouveaux. À première vue, il s’agit de sites d’information ordinaires qui publient des informations sur la météo et les événements locaux à venir. Toutefois, ce contenu inoffensif était parsemé de récits préjudiciables destinés à polariser et à amplifier les clivages partisans.

Les contributions du directeur de la recherche de la DSI ont souligné les conséquences hyperlocales des contenus malveillants en ligne et l’importance de veiller à ce que les villes et autres autorités locales aient accès aux données pertinentes afin de pouvoir prévenir et répondre à la mobilisation hors ligne. Les représentants de la ville de New York et de Charlotte, en Caroline du Nord, ont souligné ce point. L’accès aux données et à la recherche a joué un rôle essentiel dans la capacité des deux villes à lutter contre la polarisation. À New York, les données sur les crimes haineux recueillies grâce aux partenariats et aux relations avec les acteurs locaux ont permis à la ville d’identifier les domaines dans lesquels elle doit intensifier ses programmes de lutte contre la haine. Lorsque la ville de Charlotte a eu connaissance de campagnes de désinformation en ligne ciblant les habitants, elle a pu mobiliser des partenaires locaux de confiance pour aider à dissiper les faux contenus qui circulaient et à limiter l’escalade de la violence.

Toutefois, les ressources et les données accessibles aux villes et aux acteurs locaux restent limitées. Les participants ont mis en évidence un certain nombre de besoins spécifiques : il s’agit notamment de boîtes à outils orientées vers les communautés pour identifier les contenus préjudiciables et y répondre, ainsi que de résultats de recherche digestes et pratiques que les villes peuvent utiliser pour éclairer leur politique et leur programmation.

Prochaines étapes

La table ronde a offert aux maires et autres responsables municipaux d’Europe et d’Amérique du Nord la possibilité de se réunir pour discuter des menaces communes, tirer des enseignements des approches de prévention et de réaction des uns et des autres et identifier les domaines dans lesquels ces villes et d’autres bénéficieraient d’un plus grand nombre d’occasions de s’engager et de partager avec les uns et les autres. Parmi les prochaines occasions de poursuivre ce dialogue, citons les activités prévues dans le cadre des villes fortes (par exemple, à Oslo (mai), Berlin (juin) et New York (septembre)), qui contribueront à faire progresser la mise en œuvre de la déclaration des maires de La Haye sur la prévention de la haine, de l’extrémisme et de la polarisation et sur la sauvegarde de la démocratie locale. En outre, le FMV et Strong Cities se sont engagés à trouver des moyens de tirer parti des discussions de la table ronde et de poursuivre leur partenariat afin de tirer parti de leurs avantages comparatifs respectifs, à la fois en termes de relations avec les villes et de domaines d’intérêt et d’expertise thématiques.

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