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Sommet de l’Asie du Sud : Soutenir les efforts déployés par les villes pour prévenir et contrer l’extrémisme violent

Date de publication :
15/12/2021
Type de contenu :
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— 14 minutes temps de lecture

Au cours des quatre dernières années, le réseau des villes fortes a travaillé dans toute l’Asie du Sud. Asie du Sud pour soutenir les efforts menés par les villes contre l’extrémisme violent. Il s’agit de travailler avec les villes de la région pour mieux comprendre les défis de l’extrémisme violent auxquels elles sont confrontées, développer et partager les bonnes pratiques en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (P/CVE) au niveau local et, enfin, influencer la façon dont les acteurs nationaux, régionaux et mondiaux réfléchissent aux menaces auxquelles sont confrontées les communautés locales et à la façon de les traiter le plus efficacement possible. Sur la base de ces travaux, le réseau a organisé en décembre 2021 son premier sommet sur l’Asie du Sud : Soutenir les efforts menés par les villes pour prévenir et contrer l’extrémisme violent.

Pendant deux jours, le sommet a réuni des représentants de villes et d’autres acteurs locaux du Bangladesh, des Maldives, de l’Inde, du Pakistan et du Sri Lanka, ainsi que d’autres régions du monde, aux côtés des Nations unies et d’autres organismes multilatéraux. Ensemble, ils ont mené la conversation sur ce qui peut être fait pour catalyser et soutenir les efforts de P/CVE menés par les villes dans la région. Le sommet a permis aux participants de partager des analyses du paysage actuel des menaces, d’échanger des expériences locales et des enseignements sur l’élaboration d’une approche « globale de la société » de la prévention et de la répression des crimes contre l’humanité incluant les villes et d’autres autorités infranationales, et d’étudier les moyens de mettre en œuvre une approche adaptée, multi-acteurs et menée par les villes pour relever ces défis. Les principales conclusions sont les suivantes :

  1. Les réponses aux menaces de terrorisme et d’extrémisme violent dans la région sont généralement très centralisées et sécurisées. L’attention accordée aux manifestations de la violence plutôt qu’à ses causes est excessive et il est donc urgent de se concentrer davantage sur les efforts de prévention menés à l’échelon local.
  2. La diffusion et la menace de contenus extrémistes violents en ligne augmentent. Il convient donc de mieux comprendre le contenu des activités extrémistes violentes en ligne et leurs effets sur les communautés locales de la région. En outre, la manière dont les événements marquants dans les pays voisins, tels que la résurgence des talibans en Afghanistan, influencent les communautés extrémistes en ligne devrait être mieux suivie et comprise dans le cadre d’un effort plus large visant à accroître la résilience des communautés en ligne et hors ligne face à l’extrémisme violent.
  3. Il est essentiel d’impliquer les jeunes dans la prévention de l’extrémisme violent. L’inclusion des jeunes est fondamentale pour la durabilité des efforts de prévention. Il s’agit notamment de veiller à ce que les jeunes ne soient pas seulement les bénéficiaires des efforts de P/CVE, mais qu’ils participent à la conception et à la mise en œuvre de ces efforts menés au niveau local dans l’ensemble de la région.
  4. La réhabilitation et la réinsertion des délinquants extrémistes violents et des personnes revenant de zones de conflit resteront un problème dans les années à venir. La recherche et le développement constituent un défi urgent pour les Maldives en particulier, bien que les récentes avancées des talibans en Afghanistan et d’autres groupes extrémistes violents signifient que la recherche et le développement constitueront probablement un défi majeur pour les villes de la région dans les années à venir.
  5. La coordination multi-acteurs est essentielle et les villes de la région ont besoin du mandat et des ressources nécessaires pour soutenir et coordonner les acteurs locaux dans le cadre d’une approche globale de la prévention. Il faut faire davantage pour renforcer et élever les voix et les perspectives des villes et des dirigeants locaux en tant qu’éléments centraux d’une approche de l’ensemble de la société en matière de prévention et de lutte contre la criminalité dans la région.

Ci-dessus : Des intervenants de toute l’Asie du Sud et d’ailleurs se réunissent pendant deux jours à l’occasion du sommet de l’Asie du Sud.

Une évaluation des menaces à l’échelle de la région

Le sommet de l’Asie du Sud s’est ouvert sur une évaluation, à l’échelle de la région, du paysage des menaces liées à l’extrémisme violent et de ce qui peut être fait de plus pour aider les villes à faire face à ces menaces. Il a été noté qu’au cours des cinq dernières années, les menaces dans la région sont devenues plus diverses, plus multiformes et plus régionales, ce qui nécessite une nouvelle compréhension de la manière dont ces questions se manifestent au-delà des frontières nationales, dans les communautés locales et d’un contexte local à l’autre.

Les discussions ont mis en évidence l’influence durable des mouvements et idéologies extrémistes violents inspirés par ISIS et Al-Qaïda, ainsi que le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan. Ces tendances accentuent l’instabilité régionale que les extrémistes peuvent exploiter et il semblerait que des individus de toute la région soient inspirés par ces avancées pour rejoindre les rangs des talibans, d’Al-Qaïda et des ramifications inspirées par l’ISIS. Cet environnement, ont averti les participants, pourrait renforcer la justification de réponses plus centralisées et sécurisées à la menace de l’extrémisme violent. Cela risque également de saper la volonté politique en faveur des approches préventives, pour lesquelles les villes et d’autres acteurs locaux disposent d’avantages comparatifs en raison de leur compréhension des communautés et des contextes locaux.

Les orateurs ont également souligné que le déclin démocratique et le rétrécissement de l’espace civique sont devenus des facteurs de déclenchement de la haine, de l’extrémisme et de la polarisation. Tout au long du sommet, les intervenants ont relevé des cas où des politiques réactionnaires et imposées d’en haut ont exacerbé les fractures sociales et sapé les efforts déployés pour lutter contre la haine et la polarisation au niveau local. Il s’agit notamment d’exploiter les différences ethniques et religieuses à des fins politiques, d’arrêter les acteurs de la société civile et de les empêcher d’exercer leur liberté d’expression. Les discussions ont également mis en évidence le fait que les valeurs démocratiques laïques sont également la cible d’acteurs non étatiques qui alimentent l’intolérance à l’égard des minorités, de l’émancipation des femmes et des valeurs progressistes.

La menace en ligne

La menace extrémiste dans la région est renforcée par l’expansion rapide du contenu extrémiste en ligne, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19, qui n’est pas suffisamment surveillée ou comprise. Les participants ont souligné la manière dont les plateformes de médias sociaux sont utilisées comme vecteurs de radicalisation et de propagande, et où le sentiment et le soutien aux tendances extrémistes régionales se manifestent dans les contextes locaux. Les discussions sur la menace en ligne ont mis l’accent sur la nécessité de mieux comprendre la migration des plateformes, l’interconnexion des récits extrémistes et la manière dont les discours et les contenus haineux et extrémistes en ligne sont partagés avec une telle agilité. Le rôle que les organisations multilatérales engagées dans la région peuvent jouer pour aider les villes et les autres acteurs locaux à comprendre comment des événements survenus dans une partie de la région peuvent inspirer des contenus haineux, clivants et extrémistes en ligne dans des contextes locaux différents, a également été souligné. D’un point de vue critique, il a été souligné que les acteurs locaux doivent être aidés à faire le lien entre leur compréhension de l’extrémisme dans leurs communautés et les contenus et tendances extrémistes en ligne, et qu’il s’agit d’un domaine dans lequel les gouvernements, les entreprises technologiques et les organisations multilatérales peuvent soutenir les villes et d’autres acteurs locaux.

Les défis posés par les combattants terroristes étrangers, y compris la réhabilitation et la réintégration (R&R)

Les participants ont souligné certains des défis auxquels le gouvernement maldivien est confronté alors qu’il cherche à rapatrier ses ressortissants (parmi les plus nombreux par habitant de tous les pays) qui se sont rendus pour combattre en Syrie et en Irak, y compris des femmes et des enfants. Le grand nombre de rapatriés a eu des conséquences importantes sur la gestion du processus de rapatriement et de R&R, y compris les risques de radicalisation en prison pour ceux qui sont poursuivis avec succès, ainsi que la manière de traiter la perception négative des rapatriés et de leurs familles lorsqu’ils sont accueillis dans les communautés locales. Les discussions ont mis en évidence le manque d’infrastructures pour le R&R et l’absence de programmes de désengagement ou de déradicalisation pour les rapatriés. Il a été souligné que, comme dans d ‘autres régions, la charge de la réhabilitation et de la réintégration incombe souvent aux villes et aux communautés locales des Maldives. C’est pourquoi les participants ont souligné la nécessité de soutenir davantage les villes et les autres acteurs locaux afin qu’ils puissent élaborer et mettre en œuvre des programmes efficaces dans ce domaine. Il a également été souligné que le rapatriement et le retour des combattants étrangers est une question qui continuera probablement à affecter l’ensemble de la région si des ressortissants étrangers sont incités à rejoindre les talibans et d’autres groupes extrémistes en Afghanistan.

Inclure les jeunes dans les efforts de prévention et de lutte contre la pauvreté menés au niveau local

Le sommet a souligné l’importance d’inclure les jeunes, à la fois comme bénéficiaires et comme acteurs des efforts de prévention et de lutte contre la pauvreté menés au niveau local. Il a été noté que les jeunes de la région sont souvent les plus vulnérables aux effets de la marginalisation socio-économique, de la polarisation sociale et de l’extrémisme violent. Les participants ont également souligné l’efficacité des organisations extrémistes à exploiter les vulnérabilités des jeunes pour les persuader d’adhérer à leur idéologie et de la soutenir. Les discussions ont souligné que l’un des éléments les plus importants pour garantir qu’une population locale résiste au recrutement d’extrémistes violents et à la radicalisation est l’inclusion authentique des jeunes dans les processus de prise de décision au niveau de la communauté sur la manière de traiter ces questions. Les participants ont souligné que les organisations de la société civile et les organismes multilatéraux tels que le GCERF ont été particulièrement actifs dans l’engagement des jeunes de la région sur ces questions, reconnaissant que leur participation est essentielle pour la durabilité des efforts de prévention et de répression de la criminalité au niveau local.

Le rôle de la société civile dans une approche globale des efforts de prévention et de lutte contre la criminalité organisée

Les discussions ont mis en lumière certaines des activités dans lesquelles les organisations de la société civile de la région sont engagées dans le cadre d’une approche « globale de la société » des efforts de prévention et de répression de la criminalité. Il s’agit notamment de SMART en Inde, qui utilisent des radios communautaires pour renforcer la cohésion sociale, autonomiser, connecter et accroître la résilience des jeunes, des femmes et d’autres groupes marginalisés ; DNet au Bangladesh, qui travaille avec les écoles, les parents et les enseignants pour renforcer la citoyenneté numérique et l’engagement des jeunes et leur apporter un soutien psychosocial. Institut des Maldives pour les services psychologiques, la formation et la recherche (MIPSTAR) qui travaillent avec les chefs de communautés, les parents, les enseignants, les prisons et d’autres acteurs locaux pour identifier les signes précurseurs de l’extrémisme et la manière de soutenir les étudiants en cas de besoin, et ; la Conseil national pour la paix au Sri Lanka qui s’efforce de mettre en relation les groupes interreligieux avec la police locale et les gouvernements afin de plaider en faveur de la paix et de la transformation du conflit au Sri Lanka.

Mécanismes plurilatéraux de prévention

L’Institut international pour la justice et l’état de droit (IIJ) a donné un aperçu de son nouveau programme de formation intitulé  » Developing Multi-Actor P/CVE Intervention Programmes », dont les participants ont souligné qu’il pourrait être utilisé pour faciliter l’élaboration de plates-formes de coordination et de programmes de prévention multilatéraux locaux et sur mesure. Les intervenants ont présenté des exemples d’initiatives de ce type au Kenya et en Macédoine du Nord, ainsi que les enseignements tirés qui pourraient être appliqués aux contextes de l’Asie du Sud. Ils ont souligné la manière dont ces mécanismes sont intégrés dans les stratégies locales et nationales de lutte contre l’extrémisme violent, ce qui est essentiel pour leur durabilité, et la manière dont ils rassemblent les acteurs locaux tels que la société civile, la police, le secteur privé et les chefs religieux et les mettent en relation avec les organes gouvernementaux locaux compétents qui s’occupent des questions de prévention et de lutte contre la criminalité transnationale organisée. Les conversations ont mis en lumière un certain nombre de défis et de bonnes pratiques, dont certains concernent la nécessité de surmonter les déficits de confiance entre les acteurs locaux, et entre les acteurs locaux et les autorités gouvernementales, en offrant un espace pour coordonner, partager et apprendre les uns des autres. Un autre défi commun a été relevé, celui de la gestion des pénuries de ressources au niveau local. Le gouvernement du comté d’Isiolo au Kenya, par exemple, met des bureaux à la disposition des équipes d’action locale et des organisations non gouvernementales pour qu’elles puissent organiser des ateliers et des formations, afin de compenser une partie des coûts liés à la coordination locale. La difficulté, et parfois l’hésitation, à intégrer le P/CVE dans le travail existant des acteurs locaux a également été évoquée, en raison de la stigmatisation dont le P/CVE peut faire l’objet dans les communautés locales, ainsi que de la préoccupation pour d’autres questions plus urgentes. Les participants ont noté que ces problèmes en Asie du Sud comprennent la pauvreté, le chômage, l’analphabétisme, la marginalisation et les divisions ethniques et religieuses. Compte tenu des problèmes plus urgents et des ressources limitées, ainsi que de la stigmatisation susmentionnée, il est possible d’intégrer les efforts de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains dans des programmes sociaux plus vastes, multipartites et existants au niveau local.

Regarder vers l’avenir

Conformément aux recommandations issues d’une réunion avec les villes membres visant à revitaliser le réseau des villes fortes, ce dernier envisage de lancer des pôles régionaux dans les régions clés où il est actif, y compris en Asie du Sud. Les centres régionaux favoriseront la coopération, l’engagement et le transfert de connaissances entre les villes de la région et, surtout, feront entendre la voix et le point de vue des villes et des acteurs locaux, non seulement auprès des gouvernements nationaux, mais aussi au niveau mondial, en tant que réseau.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet ou sur les villes fortes en Asie du Sud, vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : [email protected].

Remerciements

L’Unité de gestion des villes fortes souhaite remercier tous les intervenants et participants engagés dans le Sommet de l’Asie du Sud. L’ordre du jour et la liste complète des intervenants peuvent être consultés ici.

Ressources

Étude sur la résilience des communautés : Kumanovo, Macédoine du Nord (2021), Réseau des villes fortes

Développer et mettre en œuvre des plans d’action locaux pour P/CVE en Afrique de l’Est : SCN Toolkit with lessons from Kenya (2021), Réseau des villes fortes

IIJ Training Curriculum Facilitator’s Guide : Developing Multi-Actor P/CVE Intervention Programmes – Implementing a Whole-of-Society, ‘Do No Harm’ Approach (2021), Institut international pour la justice et l’état de droit.

Modèles multi-agences pour la prévention de l’extrémisme violent : Un guide pour le Bangladesh (2021), Réseau des villes fortes

L’extrémisme en ligne au Bangladesh : Challenges and Ways Forward (2021), Réseau des villes fortes. La version bengalie est disponible ici

Pourquoi les villes sont-elles importantes ? 10 mesures que les villes peuvent prendre pour prévenir et contrer l’extrémisme violent (2021), Réseau des villes fortes

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