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Forum 2022 de la Banque mondiale sur la fragilité : faciliter les actions menées par les villes pour promouvoir une approche de la paix et de la sécurité centrée sur l’être humain et améliorer la gouvernance

Date de publication :
25/03/2022
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— 8 minutes temps de lecture


Au cours de la Forum 2022 de la Banque mondiale sur la fragilité, le Réseau des villes fortesEric Rosand, directeur exécutif de la Commission européenne, a eu l’occasion de s’entretenir avec trois dirigeants locaux et d’explorer le rôle important que les maires et les villes qu’ils dirigent peuvent jouer en contribuant à renforcer les valeurs démocratiques, à instaurer la confiance au sein de la communauté et la cohésion sociale, et à répondre aux besoins de leurs citoyens.

Nous vous présentons ici dix points clés de cet événement, qui ont mis en évidence les nombreux défis à relever, le rôle de premier plan joué par les villes et les solutions qu’elles peuvent offrir aux autres. Un enregistrement de la session, ainsi que d’autres sessions du Forum sur la fragilité, est disponible en ligne ici.

Intervenants :

Mohamed El-Seoudi, maire de Saida, Liban

Munira Hamisi, directrice de CVE et de l’engagement communautaire, Bureau du gouverneur, Mombasa, Kenya

Balaba Funny Kanojerera, maire adjoint de Blantyre, Malawi

Principales conclusions :

1. Garantir une approche locale pour identifier les moteurs locaux de l’extrémisme, de la haine et de la polarisation. La réalisation d’une cartographie locale est une première étape essentielle pour s’attaquer aux causes profondes de ces problèmes et pour comprendre d’autres questions prioritaires pour les villes et leurs communautés. Cela peut se faire par l’application de la technologie et des outils de données, comme dans le cas de la Blantyre (Malawi) ou par forums d’engagement des comtés comme dans le cas de Mombasa (Kenya), où des praticiens de différents secteurs d’un comté ou d’une région se réunissent régulièrement pour partager des informations, des défis et des approches, et assurer la liaison avec les forces de sécurité locales et nationales ; ou à travers réseaux locaux de prévention comme dans le cas de Saïda (Liban), des mécanismes de coordination locaux qui travaillent aux côtés des communautés locales pour renforcer la cohésion sociale et apporter des réponses ciblées aux préoccupations liées à l’extrémisme violent. Cet effort peut être soutenu par des mécanismes de coordination horizontale afin d’assurer un flux continu et bilatéral d’informations et d’expériences avec d’autres districts et municipalités.

2. Utiliser les réseaux et les ressources disponibles. La cartographie locale peut également être utilisée pour identifier et comprendre les différents réseaux, entités et initiatives de la société civile, des forces de l’ordre, des services psychosociaux, des communautés et autres, accessibles dans une municipalité donnée. Bien qu’il s’agisse d’une étape élémentaire, c’est l’une des plus importantes pour mettre en place une réponse de l’ensemble de la société aux menaces locales, et les villes doivent être en mesure d’exploiter et de soutenir leurs ressources et réseaux existants pour y parvenir. Dans le cas de Saïda, ils ont utilisé avec succès les réseaux existants d’hôpitaux et de prestataires de soins de santé pour coordonner les vaccinations COVID-19 de la ville, en recourant à des réunions hebdomadaires et à des mécanismes de partage d’informations pour coordonner les réponses et donner la priorité aux districts et aux quartiers en fonction des besoins.

3. La réforme du secteur de la sécurité est essentielle et constitue une première étape nécessaire pour rétablir les liens entre les communautés et les autorités locales. Dans de nombreuses régions du monde, les services de sécurité, qui sont souvent contrôlés par le gouvernement national, sont une source majeure de mécontentement au sein de la population locale et un facteur d’incitation à rejoindre ou à soutenir des groupes extrémistes violents. La police nationale et les forces armées figurent parmi les auteurs des violations les plus fréquentes des droits de l’homme par le recours illégal à l’arrestation et à la détention et, dans les cas les plus extrêmes, à la torture et à l’assassinat. Le recours à la force a été utilisé politiquement pour intimider les opposants, cibler les minorités religieuses et réprimer la criminalité, mais les moyens utilisés pour y parvenir ont souvent aliéné les communautés. Le comité de paix de Mombasa offre une solution possible qui, en facilitant de bonnes relations de travail entre la police et les communautés locales, a pu organiser une amnistie pour les armes à feu et mettre en place un programme de réforme de la jeunesse.

4. Répondre en priorité aux besoins fondamentaux. Si les besoins fondamentaux des citoyens, tels que la nourriture, le logement, l’assainissement et la stabilité économique, ne sont pas satisfaits, les groupes extrémistes armés et violents continueront d’exploiter ces ouvertures et de les utiliser dans leur propagande et leurs campagnes de recrutement. Ils constituent également un puissant facteur d’incitation à s’engager, à rejoindre ou à soutenir des groupes extrémistes armés et violents, qui se présentent souvent en opposition directe avec les autorités locales ou nationales comme des communautés qui veillent sur les besoins des pauvres, des opprimés et des marginalisés. Grâce à un programme financé par la Banque mondiale, le comté de Mombasa a pu apporter son soutien à des communautés de pêcheurs vitales qui assurent la stabilité économique et les revenus du comté.

5. Soutenez les entreprises locales. Les entreprises locales sont l’élément vital d’une ville et, avec le soutien adéquat, elles peuvent s’établir solidement et se développer pour aider à soutenir les institutions locales par le biais d’actions caritatives et aider l’économie locale à se développer. Blantyre, par exemple, a mis en place un fonds national d’autonomisation économique pour parrainer les jeunes entrepreneurs et les aider à développer des entreprises.

6. Engager les groupes marginalisés et minoritaires et veiller à ce que tous les groupes ou communautés puissent participer à la sphère politique, y compris les jeunes et les femmes. L’intégration de ces groupes dès le départ dans le cadre de la réforme et des plans d’action locaux peut grandement contribuer à ce que les gens se sentent inclus, représentés et entendus, ce qui, à son tour, contribuera à créer une boucle de rétroaction de responsabilisation et d’inclusion qui ne fera que renforcer la cohésion sociale et les efforts de prévention.

7. Établir de bonnes relations avec le gouvernement national et solliciter son soutien. Le développement des liens et des mécanismes de coordination nécessaires avec le gouvernement national peut considérablement renforcer les efforts de prévention locaux en garantissant qu’ils sont intégrés dans un système plus large de coordination entre les prestataires de services, la sécurité et les soins de santé ; que le gouvernement national est suffisamment informé des besoins et des défis auxquels sont confrontées les communautés locales ; que les enseignements tirés sont mis en œuvre au-delà du contexte local particulier ; et que l’aide financière, administrative et logistique atteint le niveau local. Bien qu’il incombe au gouvernement national de faciliter cette relation, la volonté du gouvernement local de s’engager auprès de son homologue national et de définir son propre rôle dans le paysage local de la prévention peut contribuer à entretenir et à renforcer cette relation.

8. Élaborer un plan d’action local. Un plan d’action local devrait idéalement être élaboré en concertation avec ses homologues nationaux, en complétant leurs aspects de manière à ce qu’ils communiquent et s’harmonisent. Les nombreux plans d’action des comtés du Kenya en sont de bons exemples. Il convient également de noter que, si les personnes chargées de l’élaboration des plans d’action nationaux doivent consulter et intégrer les points de vue locaux pour s’assurer qu’ils sont correctement représentés, les autorités locales ne doivent pas nécessairement attendre cela pour élaborer leurs propres plans d’action.

9. Réexaminer régulièrement les programmes et les politiques. Les climats politiques et économiques et les menaces peuvent changer rapidement et les plans d’action, qu’ils soient locaux ou nationaux, doivent s’adapter et répondre à l’évolution du paysage si nécessaire. Par exemple, le plan d’action du comté de Mombasa a été revu et modifié depuis sa mise en œuvre en 2017, et doit être réexaminé à la fin de son plan de mise en œuvre quinquennal. Pour faciliter cette phase de suivi et d’évaluation, il est recommandé qu’une partie externe effectue un audit professionnel afin de s’assurer que les forces et les faiblesses sont reflétées de manière précise et impartiale.

10. Une plus grande collaboration est nécessaire. Cela s’applique à tous les niveaux, de la coopération locale à la coopération nationale et internationale. À Saïda et dans d’autres municipalités du Liban, en partie à cause des échecs du gouvernement national, le gouvernement local a établi et renforcé les liens avec la société civile et les groupes communautaires pour agir en tant que fournisseurs de services de base aux communautés depuis plusieurs années maintenant. Au Kenya, le Réseau des villes fortes (SCN) a organisé des ateliers pour permettre aux autorités locales de partager les enseignements tirés de la conception et de la mise en œuvre des plans d’action des comtés depuis 2017, tandis que des équipes de Tanzanie, de Zanzibar et de Somalie sont venues s’inspirer de l’approche kenyane. Au niveau international, le RCS, avec le soutien des ministères des affaires étrangères du Danemark et des Pays-Bas, a contribué à l’organisation d’échanges bilatéraux entre des villes de différents pays, notamment entre Mombasa et Kristiansand en Norvège, et entre des municipalités jordaniennes, libanaises et néerlandaises. Les défis de l’extrémisme et de la polarisation affectent le monde entier, et pas seulement les pays d’où ils proviennent.

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