Saida, Liban

APERÇU GÉNÉRAL

Troisième ville du Liban, Saïda a  longtemps été une ville où différentes civilisations se sont cotoyées et succedées au cours de l'histoire. Saïda abrite Ein El Helwé, le plus grand camp de réfugiés palestiniens du pays. Créé en 1948, le camp s’est agrandi davantage avec l’arrivée de réfugiés palestiniens de Syrie cherchant asile.[1] En 2017, le  Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (UN-OCHA) a estimé le nombre de nouveaux arrivés dans le camp à près de 6 000 réfugiés, mettant les infrastructures et les services sanitaires et éducatifs du camp à rude épreuve.[2] Les affrontements réguliers survenus ces dernières années entre les différentes factions politiques présentes dans le camp  ont également contribué à exacerber les tensions existantes.

Le réseau de prévention communautaire (RPC) de Saïda reflète la diversité des intervenants qui travaillent de concert pour résoudre les problèmes locaux, qu’il s’agisse des nombreuses ONG et OSC (organisations de la société civile) ou d’habitants du camp de Ein El Helwé, ou encore d’employés de la Municipalité de Saïda.

 

LE CONTEXTE NATIONAL

L’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafiq Hariri en 2005 a partagé le Liban en deux coalitions politiques antagonistes : d’un côté, le mouvement du 8 mars, pro-chiite, de l’autre, celui du 14 mars, pro-sunnite. Plus tard, le conflit syrien produira un afflux de réfugiés vulnérables vers le Liban. D’après la Haute Commission des Nations Unies aux Réfugiés, l’UNHCR, il y aurait près de 1.011.366 réfugiés syriens au Liban.[3] Cet afflux a exercé une pression conséquente sur le gouvernement national, provoquant une kyrielle de problèmes sociaux, économiques et politiques, allant des tensions palpables entre les communautés d’accueil et celles réfugiées à la pression considérable exercée sur les services sanitaires et les infrastructures.

Au souvenir encore récent de la guerre civile libanaise, survenue entre 1975 et 1990, s’ajoutent les tensions sectaires encore visibles. Ainsi, les initiatives de la société civile se trouvent souvent confrontées au défi suivant : voir leur travail défini dans la ligne du sectarisme. Les initiatives de PEV doivent donc être mises en œuvre dans le cadre sensible du tissu sociopolitique libanais. En 2017, le gouvernement libanais a nommé sa première coordinatrice nationale en matière de PEV, chargée de mettre en place une stratégie d’ensemble visant à combattre l’extrémisme violent.[4] Une stratégie nationale de PEV a été adoptée fin 2017 et lancée officiellement début 2018.

 

 

LE CONTEXTE LOCAL

En 2016, le réseau Strong Cities a lancé 6 réseaux de prévention communautaire (RPC) au Liban et en Jordanie. Travaillant au niveau municipal, les RPC s’efforcent de créer des liens et de fluidifier la communication entre la municipalité et les OSC (organisations de la société civile) locales, les ONG sur place et d’autres intervenants tels que les enseignants, les travailleurs sociaux et les responsables religieux qui s’intéressent à la PEV. Le modèle de RPC du SCN est taillé sur mesure pour s’adapter aux besoins de chaque ville et vise à gérer les problèmes que les membres du réseau considèrent comme prioritaires pour soutenir les efforts de PEV locaux. Les intervenants locaux connaissent mieux que quiconque le contexte local et sont les plus à même d’affronter les difficultés rencontrés par leur ville.

A Saïda, le RPC est composé de 17 membres appartenant à différents secteurs d’activité et travaillant en proche collaboration avec la municipalité. Ils se réunissent régulièrement dans les locaux de la mairie avec le soutien direct du Maire de Saïda, Mohamed El Seoudi. Mirna El Sabbagh, employée municipale et point de contact du RPC de Saïda, gère l’interface entre le Maire El Seoudi et le RPC.

En juillet 2018, en gage de reconnaissance de son engagement actif en tant que membre du réseau Strong Cities, Saïda a été annoncée membre du Comité Directeur International du SCN pour la période 2018-2020.

 

 

INITIATIVES PRINCIPALES

Le 5 octobre 2017, Saïda a officiellement lancé son réseau de prévention communautaire (RPC). Plus de 150 personnes ont assisté à ce lancement, dont le Maire de Saïda, des responsables municipaux, les OSC et les ONG locales, ainsi que d’autres activistes et responsables communautaires. Aidé par le SCN, le RPC a mis au point son propre « Guide local d’action de PEV », lancé en mai 2018 en présence de la Coordinatrice nationale de la stratégie PEV Rubina Abou Zeinab, les partenaires du projet et les intervenants locaux. Les membres du RPC de Saïda ont choisi d’axer leur action sur les jeunes âgés de 14 à 21 ans et les influences extérieures qu’ils subissent en dehors de l’école et du cadre familial.

En 2018, le RPC de Saïda a identifié les écoles comme étant un espace important de sensibilisation à la PEV, pour les élèves comme pour les enseignants. C’est pourquoi le RPC a organisé une série de séances de formation à la PEV destinées aux enseignants locaux. L’action de sensibilisation préventive de la ville de Saïda est ancrée dans son énoncé de mission en tant que réseau de prévention communautaire et s’inscrit comme le thème central des activités qu’elle a choisi de mettre en œuvre. Fidèle à son énoncé de mission, le RPC de Saïda a également organisé une formation destinée aux chefs scouts. Actifs aussi bien dans la ville de Saïda que dans tout le Liban, les scouts locaux sont une cible clé dans la sensibilisation à la PEV. Les chefs scouts bénéficieront d’une formation à la PEV sur-mesure, étalée sur plusieurs séances dispensées par les membres du RPC.

 

[1] https://www.unrwa.org/where-we-work/liban/ein-el-hilweh-camp

[2] https://data2.unhcr.org/en/documents/download/61175

[3] http://unesdoc.unesco.org/images/0026/002614/261406e.pdf

[4]https://www.pressreader.com/liban/the-daily-star-liban/20180627/281599536233536


LEADERSHIP POLITIQUE LOCAL

prénom: Mohammad El Seoudi

Rôle: Maire de Saida

Mohammad El Seoudi Image reproduite avec l'aimable autorisation de la municipalité de Saida